Le Télégramme est né dans un contexte de reconstruction de la presse française après la Seconde Guerre mondiale. Sous l'Occupation, de nombreux journaux ont collaboré avec le régime de Vichy ou l'Allemagne nazie, comme c’est le cas du prédécesseur direct du Télégramme, La Dépêche de Brest et de l'Ouest interdite en 1944. À la Libération, le Conseil national de la Résistance (CNR) encourage la création de nouveaux titres. Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, comme il s’appelait à l’origine, fut fondé par des résistants bretons à Morlaix pour offrir une voix nouvelle et libre à la population. Il se veut émancipé de toute compromission comme la Une du premier numéro le précise :
L’aventure du journal débute dans des conditions modestes, alors que le papier est en pénurie et que Morlaix est trop loin de Paris pour obtenir des produits rationnés. Le premier numéro tient sur une feuille recto verso de format réduit (une demi-feuille). L’édition se fait dans une SARL par six résistants et 51 anciens salariés de La Dépêche qui ne sont pas suspectés d’avoir collaboré. Pourquoi Morlaix ? L’imprimerie de La Dépêche s’y était installée en 1941 pour échapper aux bombardements de Brest.
Le premier numéro paraît le 18 septembre 1944, jour où les Allemands occupant la ville rendent les armes à Crozon. Plus tôt, en août, la ville de Morlaix avait été libérée par les Américains et ce premier numéro décrit le détail de la reddition des Allemands à Brest, ainsi sur la célébration de l'arrivée des Américains dans la ville.
Le journal traite bien sûr de la guerre (et de sa poursuite en Europe de l’Ouest et de l’Est) et est un résumé des préoccupations de cette fin d’été 1944 : la reconstruction administrative du pays, les prisonniers allemands, l’épuration, la difficulté des voyages en train, la menace du marché noir qui persiste, la recherche de réfugiés. La vie reprend peu à peu avec de premières revendications sociales à l’arsenal ou les compétitions sportives.
Dans ce premier numéro, on découvre également les circonstances de l’exode des habitants de Brest vers Morlaix : les conditions de leur déplacement, leur arrivée dans la ville, et le climat d’insécurité générale alors que Brest est sous la menace imminente de bombardements.
Les premiers numéros du Télégramme, de 1944 à 1955, ont été numérisés et sont disponibles librement sur Yroise. Pour des raisons de droit d’auteur, il faudra patienter pour voir la suite arriver petit à petit sur votre bibliothèque virtuelle !
>>>Les premiers numéros<<<
Les progrès de la numérisation permettent de faire des recherches dans le texte du Télégramme. Voici un petit tutoriel expliquant les étapes :
Brest, Médiathèque François Mitterrand-Les Capucins, PB A6